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Sans un buteur heureux, Chelsea ne sera rien de plus qu’une équipe de coupe décente.

Sans un buteur heureux, Chelsea ne sera rien de plus qu'une équipe de coupe décente.
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Si vous devez à la banque une somme modeste, c’est votre problème. Si vous devez une fortune à la banque, c’est son problème.

Cette philosophie monétaire durable a été imaginée par l’éminent économiste John Maynard Keynes, qui, d’après ce que l’on peut entendre, a passé beaucoup de temps avec son compte courant dans le rouge.

Mais c’est un idéal qui s’étend bien au-delà du monde financier et qui, d’une certaine manière, s’applique à Chelsea alors qu’il se prépare pour la finale de la Carabao Cup de dimanche.

Romelu Lukaku, leur attaquant de 97 millions de livres sterling, n’en a guère pour son argent en ce moment. Chacun de ses dix buts a coûté 9,7 millions de livres au milliardaire bienfaiteur du club, Roman Abramovich.

L’entraîneur Thomas Tuchel admet ouvertement qu’il y a un problème historique concernant les attaquants centraux à Stamford Bridge.

L’Allemand ne sait pas pourquoi, mais il croit qu’une mystérieuse malédiction s’abat sur toute âme téméraire qui ose prendre le calice empoisonné de l’attaque de Chelsea.

Il s’agit bien sûr de bobards.

Le manager en place Tuchel est simplement le dernier d’une lignée de managers qui, en combinaison avec le conseil d’administration de Chelsea, n’a pas réussi à faire ses devoirs correctement.

Fernando Torres, Alvaro Morata, Andriy Shevchenko, Mateja Kezman, Hernan Crespo. La liste des attaquants coûteux et finalement décevants du club glamour de l’ouest de Londres est remarquable.

Même lorsqu’ils ont semblé réussir avec Diego Costa, ce fut un désastre en dehors du terrain. L’Espagnol, qui aimait faire la fête, a disparu après une dispute avec son entraîneur Antonio Conte.

Diego Costa

Diego Costa

Cela a coûté une fortune à Chelsea au fil des ans, car ils insistent pour acheter de gros joueurs en attaque. Lukaku est le plus grand du lot.

A un peu moins de 100 millions de livres sterling, Lukaku se dirige vers la brillante finale de Wembley contre Liverpool dans une ornière désespérée.

Éloigné samedi dernier à Crystal Palace, lâché mardi par Tuchel alors qu’une première saison agitée ne montre aucun signe de stabilisation dans le flux régulier de buts qu’exige l’indemnité de transfert record du club.

Et jusqu’à ce qu’il le fasse, Chelsea ne sera rien de plus qu’une équipe de coupe décente.

Sans un buteur qui est heureux, affamé et qui marque des buts tous les deux matchs, il est impossible d’obtenir la régularité requise pour gagner la Premier League.

Le leader Manchester City s’est accommodé de l’absence de son fer de lance Sergio Aguero car sa ligne d’attaque supporte la rotation comme une évidence.

Mais ce n’est pas un hasard s’ils ont remporté trois des quatre derniers titres avec leur meilleur buteur de l’histoire en tête.

L’adversaire de dimanche en finale de la coupe, Liverpool, parle pour lui. Mo Salah et Sadio Mané forment le duo le plus redoutable depuis Ronnie et Reggie Kray.

Sadio Mané et Mo Salah

Sadio Mane et Mo Salah

Chelsea a eu l’un ou l’autre. Costa était redoutable devant le but mais c’était un coup de poing en attente. Morata a fait la gueule dès le premier jour parce qu’il n’avait pas compris qu’il pleuvait beaucoup à Londres.

Autant de défauts de caractère qui semblaient avoir échappé à la commission des transferts de Chelsea, composée de Marina Granovskaia et d’Abramovich, dans leur recherche minutieuse d’un attaquant pour constituer la dernière pièce du puzzle du vestiaire.

A chaque fois, ils se sont trompés. Parfois, ils avaient même la réponse sous le nez mais ne pouvaient pas la sentir.

Mo Salah et Kevin de Bruyne réduisent les défenses adverses en miettes et tous deux ont été rejetés par Chelsea dans le passé.

Il semble de plus en plus évident que Lukaku va suivre le même chemin, à moins qu’il ne parvienne à changer radicalement sa situation et à se racheter après une baisse de forme qui se transforme progressivement en marasme.

Keynes vous dirait que la définition d’un marasme est une “forte baisse de l’activité commerciale, du commerce ou des valeurs marchandes”.

Lukaku remplit toutes ces conditions en ce moment, mais ce n’est peut-être pas entièrement sa faute.

Le désir d’Abramovich et d’une succession de dirigeants de Chelsea d’avoir un attaquant de renom à la tête de leur ligne de front s’avère être un dilemme coûteux et difficile à résoudre.

C’est leur problème, pas celui de Lukaku.

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